"Organiquement parlant, la littérature française est portée vers le cerveau, le cœur et le sexe de façon massive et prioritaire.
Le cerveau est omniprésent jusque dans les structures : ne compte-t-on pas obstinément les pieds, dans toute la poésie classique française ? Le cœur, pour sa part, a ses raisons que personne n’ignore. Le sexe, lui, a ses exigences et ses devoirs, il a ses belles pages et ses doublures de manteaux.
Cela ne justifie pas pour autant que les autres parties du corps échappent aux parties du discours. Les mains parfois furent aperçues, dessinant dans le noir, l’estomac littéraire eut une place chez les maîtres atrabilaires, quelques têtes poétiques tournèrent, mais de pied point ou de pied peu. Et pourtant !"
«D’aucuns diront que la littérature c’est le pied et qu’elle est le plus sûr moyen de le prendre. Cette expression mystérieuse et laide qui tiendrait, selon les orfèvres, davantage du partage du butin que d’un jeu de bébé, justifie pourtant notre entreprise : choisir dans la littérature française, de François Rabelais à Georges Perec, les plus belles pages consacrées au pied, les mettre en valeur en les isolant et les illustrer des plus belles œuvres picturales classiques sur le même thème. »