Un huis clos. Trois personnages. Un dialogue entre les deux peintres à travers lequel on tente de comprendre ce qu’est la vie, ce qu’apporte étrangement la mort, et la nécessité vitale de l’art. Une introspection qui prend les allures d’un monologue. Romain Gary se met à nu, se livre, avec sincérité et pudeur. Une pièce de théâtre en forme de roman. Un roman aux frontières du théâtre.
New York, une nuit de novembre. La pluie tombe. Au milieu d’une grande pièce dont les murs sont peints en rouge sombre, Mark Rothko et Nicolas de Staël entament un dialogue surgi du passé et de l’histoire. Ils évoquent leurs cultures mêlées : une enfance brisée, des chocs imprécis, des croyances, des fulgurances du souvenir. L’ombre des parents, la Révolution russe, les images mythologiques, les ors merveilleux de l’art byzantin, l’influence des maîtres. Un retour aux sources émotionnelles et intimistes de ces artistes fragiles, où la passion de la peinture vient puiser sa force et ouvrir la voie à la postérité. Embusqué dans un coin, Romain Gary observe les deux peintres et se livre, lui aussi...