Une plage, sa plage, belle et violente, une plage qu’elle côtoie depuis trente-cinq ans, chaque été, pleine de souvenirs d’amour, d’amitié, de désir, de rires et de peurs. Cette plage où l’on se baigne nu, où l’on se moque de la bienséance. Elle y rencontre Jean, homosexuel qui profite ici de vivre enfin pleinement, au sein d'une communauté informelle. Alain Robet illustre d’aquarelles vives les paysages magnifiquement décrits par Catherine Cusset.
« Je l’ai rencontré il y a seize ou dix-sept ans, à une époque où la plage était plus peuplée qu’aujourd’hui. Ce n’était pas une plage méditerranéenne, pas une boîte de sardines : les petits groupes de corps allongés au soleil n’étaient pas proches les uns des autres. De femme seule, il n’y avait que moi. Je ne connaissais personne. J’arrivais, me baignais nue, me rhabillais, lisais au soleil, repartais sans parler à personne. Il était seul, lui aussi. »