"On peut lire un tel ouvrage comme un roman d'amour. Car il s'y mêle une telle passion de l'écriture, une telle passion des gens, que les mots explosent et ravagent." Hervé Hamon
Les élèves et leur maître, le narrateur. Les élèves d'un lycée professionnel, toutes origines, de toute expérience. Et puis, la littérature, les textes, la beauté. Comment l'étincelle jaillit parfois, souvent même, de manière inattendue, imprévisible. Comment cette rencontre se fait mais ne se calcule pas. A travers les portraits d'élèves qui ont jalonné sa carrière, Alain Chopin nous livre un récit subtil, tendre et drôle. Où il est prouvé que Shakespeare et Marivaux sont bienvenus au lycée professionnel. Pourvu qu'on fende l'armure.
Critique parue dans la rubrique "Des livres pour nous" des Cahiers pédagogiques, le 1er juin 2010
Une chronique d’un ancien professeur de français en lycée professionnel dans le Nord, préfacée par Hervé Hamon qui nous a vanté la qualité de cet ouvrage. Et effectivement, on trouvera de savoureux portraits d’élèves, avec toujours beaucoup de tact, mais aussi d’humour pour présenter ces jeunes dont beaucoup sont des écorchés vifs à la poursuite de l’estime de soi. L’auteur nous fait entrevoir toute son énergie, son inventivité pédagogique pour faire entrer ses élèves dans l’univers de Jarry ou même de Racine, en jouant pleinement le rôle de passeur culturel qui n’hésite pas à recourir à Kool Shen ou Joey Star, à utiliser le cinéma qui permet ensuite la lecture de Laclos et ses Liaisons dangereuses, ou à aborder des auteurs contemporains (Izzo, Rolin). On appréciera que tout ne soit pas angélique, quand il faut retrouver les élèves aux bars des environs à la fin d’une représentation de La Cantatrice chauve, quand le professeur les imaginait captivés ! Formateur, Alain Chopin nous fait part de quelques expériences intéressantes avec ses stagiaires, comme cet échange de courriers suivi d’une rencontre autour de l’appréhension devant l’année à venir. Très loin d’un pseudo-compagnonnage qui montrerait « la bonne façon de faire », mais une incitation à faire que les cours des futurs enseignants soient plus centrés vers les élèves.
Source : http://www.cahiers-pedagogiques.com/spip.php?article6872