Dans un texte de 1924, Joseph Cuillandre évoque une légende vivace dans l'esprit des marins de Molènes. Philippe Kerarvran s'en empare avec talent, dans des illustrations belles et puissantes.
«Le broella, une fois célébrée suivant le rite traditionnel, l’âme du marin disparu qui errant en peine, peut enfin entrer dans son repos. Alors, mais alors seulement, elle fait la grande navigation dans l’autre monde. Sur cette navigation merveilleuse des marins après leur mort, j’ai entendu faire bien des récits dans mon jeune âge, à Molènes même, qui est mon île natale. La légende qui a enchanté mon enfance est toujours vivante en moi, du moins dans ses traits essentiels [...] Pour le marin, l’autre monde a autant de certitude, sinon plus de réalité que ce monde-ci. »