Date de parution
13 septembre 2012
ISBN
9782918135630
Prix
18,00 €
Nombre de pages
172
Format
210mm x 135mm
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Livre numérique
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Date de parution
25 février 2013
ISBN
9782369450207
Prix
13,14 €
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Shuffle


Quelques mots sur le livre

Ce livre serait une sorte de fleur du mal contemporaine, cueillie entre Berlin et Paris, entre la beauté et le grotesque d’une vie…

Quatrième de couverture

"Si je déployais autant d'énergie à écrire cette histoire que j'en ai usée de périlleuse à satisfaire mes instincts délétères, j'en serais au cinquième tome." Jérôme noie son mal de vivre d'un dealer à l'autre. Dans un Berlin en mouvement perpétuel, il découvre l'univers troublant du refus de soi, jusqu'au jour où Myosotis, Everest et Belle de jour entrent dans ses nuits pour y mettre couleurs et relief. Cette histoire scandaleurement morale emprunte à l'enfance les souvenirs qui font l'homme jusque dans ses traumatismes les plus intimes. Ce sont 35 chapitres corrosifs à lire avec des lunettes de protection pour un voyage aussi ambitieux qu'il est audacieux et singulier. "Le médecin me demande : - Où avez-vous mal ? - Nulle part. - En êtes-vous certain ? Long silence interminable. Je sens les larmes monter. Pour les conjurer, je réponds sans réfléchir. - À la vie, peut-être."

Vidéos

Interview auteur : Jérôme Enez-Vriad répond à nos questions

Dans ce journal devenu roman, le narrateur s’appelle Jérôme Incrédule Boissière de Pléchalange ; pourriez-vous nous dire quelques mots sur ce jeune homme qui a mal à la vie ?

Jérôme a surtout mal à l’amour et cherche des palliatifs là où il est possible d’en trouver. Comme souvent dans ce genre de situation, ce sont des substituts en approche de gouffres abyssaux. L’un des sujets du livre est de considérer que les plaisirs mal acquis se transforment toujours en douleurs morales. Jérôme va faire des rencontres singulières et épiques. Que diriez-vous de Belle de Jour ou de Myosotis ? L’un et l’autre ont réellement existé. Le premier était un travesti à vocation transsexuelle, alors que Myosotis jouait davantage avec le vestiaire féminin dans un but rigoureusement attractif. C’était à Berlin-Ouest au milieu des années 80. Personne n’imagine aujourd’hui à quel point cette ville était unique, dans le sens où elle a cristallisé tous les antagonismes politiques et idéologiques de la planète. Il en a résulté une émulation culturelle sans précédent au XXe siècle. Berlin était l’épicentre de la guerre froide. À l’Est, on enfermait les travestis pour les « soigner » de force. À l’Ouest, ils conversaient avec une police guère plus impressionnante que des gardiens de square monégasque. Ce havre de grâce pour tous les marginaux est en filigrane de l’histoire. Il pose une question : qu’avons-nous fait de cette liberté lorsqu’il est aujourd’hui impossible de dire un gros mot à la télévision sans être bipé ? La spirale autodestructrice dans laquelle plonge Jérôme est-elle un appel à l’aide ou une volonté de s’oublier afin de survivre ? Les deux, entendu que tout excès lié à l’autodestruction est une manière souvent inconsciente de redevenir maître de soi-même. Se détruire, c’est faire l’ultime effort pour dominer des conditions de vie inacceptables, qu’elles soient morales ou matérielles. On se drogue pour ne pas tomber plus bas, et on se prostitue pour la même raison. Vous décrivez sans vernis des soirées dans des clubs où sexe et drogues sont au menu, a-t-on peur de choquer lorsqu’on écrit si vrai ? Si l’on a peur de choquer, on n’écrit pas. Le romancier ne doit aucunement moduler ses propos en fonction de la manière dont ils risquent d’être perçus. Ou alors c’est un autre métier, cela s’apparente à du marketing, et ce n’est pas le mien. Shuffle est un journal devenu roman : tout y est vrai mais rien n’est parfaitement exact, réécrire sa vie permettra-t-il à Jérôme d’apaiser ses maux ? Aucune idée. L’auteur n’est pas entièrement maître de ses personnages. Pour vous répondre, il faudrait que le Jérôme de l’histoire soit aussi celui qui l’a écrite, ce qui n’est pas le cas. Vous écrivez : « Tenir son journal c’est un peu être le croupier d’une vie qu’on espère gagnante ». Pari gagné ? L’important n’est jamais de gagner ou de perdre, mais de miser.